Origine et zone d’élevage

La situation géographique de la Lorraine en fait depuis longtemps un croisement des chemins de migrations humaines.

C’est cette caractéristique géographique qui explique aujourd’hui la diversité des origines de la chèvre de Lorraine.

La race s’est créée sur la base de la chèvre commune.

L’introduction volontaire d’animaux étrangers par la Société Régionale d’Acclimatation du Nord-Est, ou involontaire pendant les migrations humaines et les guerres, ont abouti à la formation de la population actuelle.

Longtemps désignée par le nom de chèvre commune, elle prit le nom de chèvre du pays lorrain, pour finalement être nommée chèvre de Lorraine dans les années 90.

Cette race se retrouve majoritairement dans les 4 départements lorrains, mais aussi dans les départements limitrophes comme les Ardennes, la Haute Marne, le Haut Rhin, la Haute Saône et en Lorraine belge.

Histoire de la race

À la fin du XIXème siècle, deux types d’élevages très différents sont pratiqués en Lorraine.

L’essentiel de l’effectif caprin est élevé dans des élevages familiaux, composés de quelques sujets, élevés pour le lait, la viande et quelquefois le travail.

Les chèvres servent aussi à l’allaitement complémentaire des enfants, ou d’animaux orphelins dans des élevages vivriers.

Elles sont capables de changer brutalement d’alimentation et de s’adapter aux ressources saisonnières.

Ce type d’élevage recherchait un animal docile et facile à traire, présentant une persistance de la lactation, si bien que les chèvres produisaient du lait presque toute l’année.

Dans le second type d’élevage, les chèvres étaient adjointes aux troupeaux ovins et bovins en transhumance.

La facilité d’apprivoisement des chèvres était appréciée pour la conduite des troupeaux ainsi que leur capacité à « nettoyer » par l’ingestion de plantes délaissées par les moutons.

La capacité à bien marcher a été entretenue dans ce type d’élevage, où la production laitière était moyenne et plus saisonnière que dans les élevages familiaux.

A l’époque du productivisme dès les années 70, ces élevages se font rares et la majorité des éleveurs optent pour l’introduction de races productives comme l’Alpine.

En 2006, la population ne compte plus que 78 individus.

Suite à un recensement, les éleveurs se regroupent dans une association qui est la base d’un développement rapide de l’effectif caprin et humain.

Caractéristiques

La taille des chèvres est assez classique avec un poids moyen de 53 kg pour une taille au garrot de 68 cm, 73 cm pour les boucs, à 18 mois.

Il y a une diversité des phénotypes, liée aux nombreuses origines qui ont constitué la race.

Cependant, le type qui domine se distingue par la robe herminée grise.

Les animaux ayant du poil rallongé sont les plus recherchés.

Programme de conservation

La création de l’Association des Amis de la Chèvre de Lorraine en 2007, suscite un engouement sans précédent pour la race.

L’objectif est de maintenir la diversité, tout en développant des qualités productives avec peu de compléments, afin de permettre aux éleveurs d’en vivre.

Par ailleurs, une charte fixe le créneau extensif de cet élevage.

La race a été reconnue par le Ministère de l’Agriculture en octobre 2012.

Effectifs

1 000 animaux inventoriés en 2021, dont 550 classés

Caractéristiques

  • Poids des Boucs : 70 à 90 kg et au moins 73 cm au garrot
  • Poids des Femelles : 50 à 65 kg et au moins 68 cm au garrot

Production laitière

Pour les multipares :
  • Durée : 270 jours
  • Quantité : de 500 à 800 L

Qualités

  • Orientation laitière
  • rusticité
  • capacité d’exploration
  • adaptée à l’élevage en plein air
  • bonne valorisation de fourrages
  • flexibilité alimentaire.

Contact

Association des « Amis de la Chèvre de Lorraine »
chevredelorraine.fr